Roger MILLA

Né le 20 Mai 1952 à Yaoundé (Cameroun)

Albert Roger Miller (il changera plus tard son nom en Milla pour sonner plus africain) est vite surnommé par ses camarades… Pelé. Il développe son football dans une petite équipe de Douala : l'Eclair de 1967 à 1970. Dribbleur et buteur hors pair, et star des championnats inter-quartiers, il est repéré par les Léopards de Douala où il signe alors que le club évolue dans l'élite en 1970. Deux ans plus tard, il remporte le championnat du Cameroun avec cette équipe avant d'atteindre les demi-finales de la Coupe des Champions Africains.

L'année suivante, il part pour le Tonnerre de Yaoundé, où il remporte la Coupe du Cameroun, et la première Coupes des Vainqueurs de Coupes Africaines. C'est l'époque où il commence à se faire connaître en finissant notamment deuxième du Ballon d'Or Africain. Il est pourtant toujours amateur et passe ses journées dans une entreprise commerciale. Valenciennes le contacte alors qu'il vient d'être sacré Ballon d'Or Africain et il pense faire le grand saut vers le professionnalisme en 1977. Mais c'est la désillusion, malgré de belles promesses du club, il est " exploité " pour quelques 3000 francs par mois, toujours en tant qu'amateur, mal logé, et découvre le froid. On peut rêver mieux pour des débuts en France.

Il restera deux ans dans cette galère avant de partir pour Monaco, où l'attend une nouvelle galère. Jamais titulaire, il marque pourtant quelques buts, mais Gérard Banide le laisse constamment sur le banc (il ne jouera pas la finale de Coupe de France gagnée contre Orléans), si bien qu'il part pour Bastia après sa première année. Il y gagnera sur le terrain son premier trophée " européen " avec la Coupe de France 1981, où il signe un but en finale. Patron de l'attaque bastiaise, il l'est aussi en sélection nationale, avec laquelle il participe à son premier " mondial " en Espagne. C'est l'époque des " arrangements ", et on lui refuse un but parfaitement valable contre le Pérou, but qui aurait éliminé l'Italie, future… Championne du Monde. Le Cameroun sort toutefois la tête haute et invaincu du tournoi. Il gagnera tout de même la CAN avec cette équipe en 1984. Son contrat bastiais n'étant pas revalorisé, il part en D2 pour St-Etienne en 1984 (après avoir participé aux J.O. de Los Angeles) avec pour objectif la remontée en D1. Celui-ci sera atteint en 1986, où il finit également meilleur buteur de la CAN, malgré l'échec du Cameroun en finale.

Se sentant toujours exploité, il reste néanmoins en D2, mais cette fois-ci à Montpellier. Il trouve en Louis Nicollin un homme qui le considère à sa juste valeur, lui proposant même une reconvertion ultérieure dans son Entreprise ou dans le club. Car il est malheureusement déjà en fin de carrière.
Il est pour beaucoup dans les retrouvailles du club avec l'élite avec ses 18 buts dès sa première année.

A son retour en D1, Montpellier finit meilleure attaque du championnat, Milla marque 12 buts (meilleur buteur du club avec Perez), l'équipe se qualifie pour la Coupe de l'UEFA en finissant 3è, et il gagne sa deuxième CAN avec le Cameroun.
Enfin, pour sa dernière année en tant que joueur chez nous, il marquera tout de même 7 buts dans une saison qui restera moyenne pour le club (9è du championnat).

Décidant d'arrêter là sa carrière professionnelle, il part en 1990 à St-Pierre de la Réunion. Il n'y perd pas son temps puisqu'il aide le club à remporter le championnat, et y retrouve la forme en vue de la Coupe du Monde 1990, à laquelle il doit participer par décision présidentielle.

Et là, la légende est en marche. A 38 ans, il ne peut plus faire que les fins de matches, il marque quand même deux buts contre les Roumains, qualifiant son pays pour les huitièmes de finale où il retrouve son ex-coéquipier Valderrama. A la suite d'un terne 0-0, ce sont les prolongations et Milla rentre en jeu. Il réussit encore un doublé, et pour la première fois de l'histoire, une équipe africaine se qualifie pour les Quarts de Finale d'un grand tournoi. Impliqué dans les deux buts camerounais contre l'Angleterre, ce n'est hélas pas suffisant, et le Cameroun est éliminé. Il gagnera quand même, cette année là et 14 ans après, son deuxième Ballon d'Or Africain.

Entraîneur des jeunes à Montpellier, il participera tout de même à sa dernière Coupe du Monde en 1994, à… 42 ans où il ne pourra bien évidemment pas réaliser les mêmes exploits, mais ajoutera quand même 1 but à son compteur personnel.

Depuis, après des passages à Madagascar (Pelita Taya et Putra Samarinda d'Octobre 1994 à Juin 1996, il devient à la fois superviseur pour Montpellier (on lui doit les venues de Guéi et de Mahouvé, et il n'est pas étranger au fait que Bakayoko, ou d'autres joueurs africains aient choisi le MHSC), et entraîneur (adjoint de l'équipe C de 1996 à 1998, puis adjoint de l'équipe B et entraîneur de l'équipe C de Juillet 1998 à Juin 2001. Il est également Ambassadeur itinérant auprès de la Présidence de la République du Caméroun et Ambassadeur ONU-SIDA.

On peut également encore le voir parfois jouer comme au sein de l'équipe des Anciens du club (avec notamment un trophée remporté au Parc des Princes en 2001). Il n'est resté que trois ans chez nous (en tant que joueur) mais fait partie de ceux qui ont réellement marqué le club (il a été élu 3è meilleur joueur montpelliérain de tous les temps) et même l'histoire du football (il a également été élu joueur Africain du siècle dernier).