MONTPELLIER ROI DE FRANCE

Il y a déjà presque 10 ans, l’équipe de Montpellier connaissait sa période la plus prolifique allant même jusqu’à partager avec Marseille le cœur des Français. Et contrairement aux autres histoires, le début n'est pas heureux…

Au début de la saison 1989-1990, l'effectif a tout pour faire rêver les supporters montpelliérains. En effet, en plus des Blanc, Cesar, Valderrama, Nicollin a tiré le gros lot avec l'attaque de l'équipe de France espoir Cantona-Paille. Les espoirs sont grands pour cette équipe coachée par Aimé Jacquet… Mais c’est la catastrophe et en janvier 1990, Montpellier est dernier et semble au bord du gouffre. C'est pourtant à ce moment là que le rêve commence. Ce rêve a un nom : Michel Mezy. Le gars de la maison reprend les reines et sauve Montpellier mais surtout, permet à ces joueurs de comprendre leurs valeurs. La coupe de France est au bout.

Tout commence à Istres en 32ème de finale. Le 17 février 1990, Montpellier ne se qualifie qu'avec un petit but de Ferhaoui marqué à la 90ème minute…

Les 16ème ressemblent plus à une formalité avec un 5-1 contre Louhans Cuiseaux à la Mosson.

L'aventure continue le 11 avril 1990 avec Nantes à la Mosson. Deux buts de Valderrama et Xuereb auront raison des canaris.

Les Quarts de finale auront lieu à Avignon ou l’ancien Montpelliérain Cubaynes attend ses anciens coéquipiers… Une magnifique reprise de volée de Vincent Guérin plus tard et Montpellier est en demi-finale contre Saint Etienne.

Geoffroy Guichard, le 24 mai 1990. Le grand homme de la soirée est Carlos Valderrama… Mais hélas Monsieur Quiniou décida de le priver de finale en l’expulsant. Néanmoins, le but de Eric Cantona permet à Montpellier d’atteindre le Parc des Princes !

Parc des Princes, 2 juin 1990. Est il vraiment important de rappeler cette date aux supporters montpelliérains… Oui, car c’est le seul véritable trophée de l’ère Nicollin. Le match est serré et termine à 0-0. Les deux défenses sont superbes avec Laurent Blanc d’un côté et Thétis de l’autre. Les attaques sont à l’affût avec Cantona d’un côté et le jeune Ginola de l’autre…

Mais à la 103ème minute, Blanc marque le but libérateur. Et quelques minutes plus tard, c'est Ferhaoui marque le second. Le but de Ginola est anecdotique, mais nous remet la pression pour les dernières secondes. Mais Montpellier remporte la coupe de France 1990 et jouera la coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes!

Montpellier est en fête et pour ceux qui ont connu la place de la comédie le jour du retour de Paris en garderont sûrement un souvenir impérissable ! La mi-saison voit logiquement partir Cantona et plus étonnant Michel Mezy que Louis Nicollin ne supportait plus de voir au poste si exposé d’entraîneur… Mezy ne comprend pas sa décision et fâché, rejoint les crocodiles!!!!

C’est Henryk Kasperczak, le coach parisien battu en finale, qui prend en charge l’équipe de Montpellier pour la saison 1990-1991. Pour la Coupe des Coupes, Montpellier n’est pas tête de série et hérite au premier tour du grand PSV Eindhoven. La France du foot ne croit pas du tout aux chances des Montpelliérains et surtout TF1 et ses deux animateurs vedettes qui récolteront ce qu’ils ont semé avec ce chant de la butte en direct pendant le match : «Rolland, Larqué, vous êtes des enc"bip"»…

Même Eindhoven nous prend de haut et Nicollin dit cette phrase célèbre : «Ils nous prennent pour des Jambons!»… Mauvaise pioche… Le match aller à la Mosson marque le premier exploit grâce au nouveau chouchou de la Mosson Jacek Ziober (1-0 pour Montpellier).

C’est avec cette toute petite marge d’erreur que Montpellier va se rendre au Philips Stadium avec en face une équipe championne d’Europe 2 ans auparavant avec à la tête de son attaque un certain Romario. Et cette fois les Neerlandais connaissent la valeur des Français. Le match retour est un match héroïque, grandiose, le tout autour d’un énorme libero. Laurent Blanc s’est ouvert définitivement les portes de l’équipe de France ce soir là et Montpellier celle du tour suivant ! 0-0, les jambons sont passés !

Pour le 2ème tour, c’est encore un ancien champion d’Europe que Montpellier reçoit à la Mosson : le Steaua Bucarest. Pour ce match aller, des trombes d’eau ont transformé le stade en un véritable marécage, au point que les spectateurs se demande si le match ne va pas être reporté! C’est dans cette ambiance que le Steaua coula (5-0 buts de Ziober, Xuereb, Blanc et du jeune Castro !)

Le match retour n’est plus qu’une formalité 3-0 avec une équipe composée de remplaçants ou presque … le Rendez vous est pris en mars 1991 pour le 3ème tour contre Manchester United !

Après la victoire contre le Steaua, Montpellier attaque ce tour contre les anglais sans complexe. Le match aller à Old Trafford ressemble à une guerre des tranchées… Mc Clair ouvre le score dès la 2ème minute et Ziober lui répond du tac au tac à la 8ème grace avec l'aide de Martin contre son camp… On passera sous silence l’énorme occasion de Xuereb en fin de match et l’expulsion de Baills après les provocations de Hugues durant tout le match.

Le match retour ne doit être qu’une formalité pour les Montpellièrains malgré les nombreuses absences qui les pénalisent avec notamment les suspensions de Guérin et de Baills, et la blessure de Der Zakarian qui joua quasiment l'intégralité du match aller avec un genou en bouillie (il s'arrêtera de jouer pendant 6 mois). Et pourtant rien ne se passe comme prévu. Juste avant la mi-temps, Barrabé laisse passer un coup franc anodin de Blackmore et à la 72ème minute, un penalty est sifflé contre Thétis (faute sur Blackmore). Le rêve passe et Montpellier, qui était devenue l'équipe chouchou des Français laisse sa place à l'OM qui commence son histoire…

Le plus triste, c’est que Manchester est allé au bout… Et dans le même temps, un ressort s’est cassé à Montpellier : Elimination en coupe de France par Niort et lente descente en championnat (3ème avant l’élimination) jusqu’à ne plus être européen. Qu’elle est loin cette époque ou Montpellier faisait rêver la France. En espérant qu’un jour…

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