1989-1990 : PREMIER TITRE MAJEUR
Aimé Jacquet, Wilbert Suvrijn, Daniel Xuereb, et Vincent Guérin, le recrutement semblait judicieux. Jacquet voulait récupérer Perez pour remplacer Milla, Nicollin lui offre les deux internationaux Paille et Cantona à son insu. Si les deux joueurs consentent des sacrifices financiers pour venir au club, l'opération s'annonce tout de même délicate. Au 3 millions de prêt à payer à l'OM pour Cantona doivent s'ajouter les 12 millions du transfert de Stéphane Paille pour Sochaux. Nicollin, la Ville de Montpellier et le Département s'associent alors pour financer le tout. Mais le club doit changer de nom et prend désormais l'appellation Montpellier Hérault Sport Club. C'est la fin d'une époque, la Paillade disparaît et laisse place à un club plus ambitieux qui vise le sommet du football français.
Valderrama obtient sans soucis des vacances prolongées après la Copa America, Jacquet ne comptant pas sur lui, et ne débarquera en France qu'après quelques mois de compétition. L'occasion de décoller a lieu dès la troisième journée avec la réception de Bordeaux, mais le match est perdu alors que Ferhaoui avait ouvert le score. La suite est une succession de résultats irréguliers. Les affaires surgissent alors avec dans un coin les "stars" (Paille, Cantona, Blanc, Julio César, Guérin, Suvrijn) et de l'autre les "sans-grade" (Baills, Lucchesi, Der Zakarian, Lemoult) qui en viennent parfois aux mains. Mais un soir d'Octobre, c'est ses chaussures que Cantona "essuira" sur les quelques cheveux de Jean-Claude Lemoult, accusé d'avoir dénoncé le manque de réalisme de l'attaque montpelliéraine. Si Cantona est immédiatement mis au ban, et proche du licenciement, les deux joueurs sont écartés. Mais à la suite de ce nouveau coup s'ensuivent 6 matches sans victoire qui seront plus tard fatal à Aimé Jacquet, licencié, et à Stéphane Paille, prété à Bordeaux. Eric Cantona est réintégré à la demande des supporters, Laurent Blanc passe au poste de libéro, William Ayache, ex-international est recruté, et Mézy reprend les rennes d'un club à la dérive dont le seul objectif est devenu le maintien qui sera obtenu de justesse (13è avec 4 points d'avance sur le premier relégable).
Heureusement, la Coupe de France renaît à Montpellier, et sous l'impulsion d'un Valderrama revenu à son aise, d'un Cantona devenu disciple de Mézy et d'une équipe qui tire dans le même sens, les étapes sont passées une à une (avec notamment l'élimination de Nantes à la Mosson 2-0, puis de St-Etienne en demi-finale à Geoffroy Guichard grace à un but de Cantona). Le club se croit bien vite européen, objectif du début de saison, avant de rencontrer le champion Marseille en finale, et Mézy et Nicollin tombent dans les bras l'un de l'autre, rejoints par Frêche. Mais c'est sans compter sur le Racing Paris 1, relégué en D2, qui gagnera le lendemain le droit de disputer le précieux sésame. Cette finale fût sans spectacle, et les commentateurs de TF1 (les mêmes que maintenant), déçus de ne pas voir leurs "protégés" stéphanois, annoncent leur regret de voir deux clubs aussi tristes pouvant représenter la France en Coupe d'Europe (la Butte le leur rendra l'année suivante lors de la réception d'Eindhoven). Toujours est-il qu'après ce match terne, le MHSC remporte son premier trophée grace à un but de Ferhaoui dans les prolongations (2-1). La Comédie est en feu le lendemain et rend hommage à son entraîneur qui la quitte pour Nîmes suite à quelques tensions avec son président, et à Eric Cantona, qui ne reste pas par solidarité.
Equipe type :
Rust J. César L. Blanc Baills Lucchesi Lemoult Suvrijn Ferhaoui Guérin Cantona Xuereb
(Der Zakarian, Valderrama, Paille, Nono, Ayache, Bonnafous, Castro, Abbès, Palatsi, Rizzetto, B. Alicarte, Bentoumi, Minguet...)
Entraîneur : Aimé Jacquet puis Michel Mézy